Au départ de ce projet, il y a la proposition de tirer un fil autour de la notion de lien. Le premier, celui qui est fondamental pour se bâtir et nouer des relations saines : le lien à soi. Le second, un autre lien vital, celui qui nous relie aux proches. Seulement voilà, parfois, le lien se fait nœud. Les choses se coincent.

Durant cinq jours, entre février et avril 2023, je suis intervenue auprès d’un groupe composé de huit jeunes, âgé.es de onze à seize ans, suivi.es en pédopsychiatrie à l’hôpital Guillaume Régnier (Rennes).

Ensemble, nous avons donné vie au projet De toi à moi. Plusieurs étapes de travail et de recherche ont jalonné le processus : prise en main des appareils photo, jeux exploratoires, découverte du studio, travail sur le portrait et l’auto-portrait, collage et écriture. Mais un atelier, c’est aussi ce qui se joue humainement au travers des rencontres. Le groupe porte. Le groupe révèle. Le groupe fait peur. Le groupe répare aussi. C’est avec cette attention particulière que je suis intervenue : faire de cette aventure artistique et humaine un espace d’exploration et d’expansion de soi, à travers la photographie et les rencontres induites par le travail en collectif.

Remerciements :

Toutes ces productions ont été réalisées par ou avec les jeunes participant.es à l’atelier. De toi à moi est un projet conçu et mis en œuvre par le Carré d’Art dans le cadre du programme Entre les images, programme national d’ateliers de pratique et de transmission valorisant la photographie, porté par le réseau Diagonal, avec le soutien du Ministère de la Culture et de l’ADAGP.

Un grand merci à François Boucard et Christine Michenaud.

De novembre 2022 à juin 2023, cinq classes de collégien·nes de Loire-Atlantique ont expérimenté la photographie avec moi. Au travers de la plateforme Classe Culturelle Numérique, je les ai invité à réfléchir de façon ludique et créative aux relations que l'Homme occidental entretient avec la nature. 

Pourquoi certains peuples ont-ils oublié qu’ils faisaient partie du vivant, au même titre que la faune et la flore ? Cette question est bien-sûr rhétorique car nous en connaissons la réponse : les richesses de la terre nourrissent le ventre du capitalisme et fournissent aux peuples occidentaux les matières premières dont ils ont besoin pour continuer de vivre dans l’opulence. L’extractivisme fait des ravages. Des vies et des terres sont anéanties. 

J’ai donc proposé à cinq classes de collégien·nes d’imaginer des super-héros et des super-héroïnes, mi-être-humain mi-nature, qui auraient pour mission de ralentir le désastre qui s’annonce ou même de sauver la planète, car après-tout, nous avons aussi le droit de rêver !

Pour ce projet, j’ai d’abord accompagné les élèves à distance. Ils et elles ont premièrement caractérisé leur personnage, pour enfin leur donner vie. Début avril, avec mon soutien technique, les collégien·nes ont réalisé les portraits dont vous pouvez découvrir des extraits sur cette page.


C’est dans ma nature a été exposé de juin à août 2023 à Stereolux.