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A Place I Can Call Home

2019/2024

Ce projet reçoit notamment le soutien de l’Institut Français et de l’État, Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire. Il a été sélectionné dans le cadre du mentorat de l’ENSP entre février et juin 2024, à ce titre, il bénéficie de l’accompagnement de Laia Abril et Lila Neutre.



RÉSUMÉ DU PROJET


Ce projet met en lumière les enjeux politiques au sein desquels l’épidémie des opioïdes s’est déployée ces 25 dernières années aux États-Unis. Il interroge les représentations liées à l'addiction. Il invite et honore les disparus et les survivants, les proches et les familles, au sein d’un débat où la criminalisation et stigmatisation d'une pratique qui relève en premier lieu des politiques de santé publique, anéantissent jour après jour des familles et des communautés dans toute l'Amérique du nord. 

Depuis le début des années 2000, l’usage incontrôlé des anti-douleurs répondant aux noms de Oxycontin ou Percoset (parmi d’autres) a rendu des millions d’américains dépendants. Parmi eux, plus de 700 000 ont perdu la vie.

Les discours autour des usages des drogues sont le plus souvent binaires et moralisateurs. Ils masquent des réalités qui sont rarement nommées : la précarité économique et/ou la détresse psychique des personnes qui perdent la capacité de fonctionner. Il est en effet plus facile de blâmer les personnes en détresse plutôt que de s’interroger sur les responsabilités du système économique, politique et social auquel ils appartiennent.



ORIGINES DU PROJET


Fin 2016, je suis partie vivre pendant six mois au sein d’une maison de transition américaine, qui accompagne, à leur sortie de prison, des personnes souffrant d’addiction. Ce n’était pas la première fois que je choisissais le - vivre avec - comme mode d’exploration du monde et processus créatif.  Je développe ce travail depuis 2019. Il est le fruit d’une immersion de six années au sein de la petite ville désindustrialisée de Rutland, située dans le Vermont, au nord-est des États-Unis.

INTENTIONS


A Place I Can Call Home est une recherche qui interroge les liens entre les trajectoires personnelles, le politique et les violences systémiques, dans un contexte d’épidémie des opioïdes. À l’appui de plusieurs corpus d’images, ce projet photographique documentaire propose des éléments de réflexion sur l’addiction, mais également sur ses conséquences individuelles et collectives.

L’épidémie des opioïdes, loin d’être anecdotique d’un point de vue historique, est imbriquée dans un vaste système qui comprend les inégalités nord-sud (narcotrafic), la pénalisation de la consommation de drogues (War on Drugs), les violences systémiques (inégalités sociales, violences sexistes et sexuelles, racisme, etc.).

Historique, ne représente-elle pas la fin d’un système qui a définitivement échoué à prendre soin de ses concitoyens ? Encore faudrait-il que s’en fusse un jour le projet...

Dans le Vermont, des communautés, des familles et des individus ont décidé d’en découdre avec la crise. Par-delà les actions et dispositifs mis en place pour réparer ce qui peut encore l’être (centre de désintoxication, rehab, maison de transition, prescription de médicaments de substitution, groupe de parole et suivi thérapeutique), il y a les liens que l’addiction altère, la solitude qu’elle engrange.

Là-bas, dans des communautés rurales et autres villes désindustrialisées et déclassées, les traumas collectifs et individuels se confondent. Les paysages et les corps ont été affectés. Les communautés ont été ébranlées.

Quelles traces les paysages et les corps gardent-ils de ces traumas ? Réparer les liens est-il la condition préalable à toute forme de résilience collective et individuelle ? D’où vient cet élan qui permet parfois la guérison ?  Voici quelques questions qui guident ma recherche photographique.




SOUTIENS

Ce projet reçoit le soutien de l’Institut Français, en partenariat avec la Région Pays de la Loire d’une part et la Ville de Nantes d’autre part. Il reçoit également le soutien de l’État – Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) des Pays de la Loire. En complément, ce projet a bénéficié en 2023 du soutien de personnes morales et physiques, dans le cadre d’une campagne de financement participatif.

Durant son développement, il a bénéficié du soutien de la galerie 77 Art basée à Rutland - Vermont et du Centre Photographique du Vermont.